C'est que des prédicateurs populaires, les moines dominicains et surtout franciscains, ont favorisé la représentation de la Passion du Christ dans la langue du peuple. Ils ont bien compris que pour un public laïc la violence du spectacle pouvait susciter une émotion religieuse puissante, quoique peut-être fruste. Il s'est fait ainsi une transition entre latin et français.
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En latin, la Passion du Christ a été mis en scène au Mont-Cassin au XIIe siècle, puis deux jeux latins de la
Passion sont conservés dans le manuscrit des Carmina burana (de l'abbaye de Benediktbeuren, d'où burana, en Bavière), mais tous deux remontent au XIIe siècle, et à cette date, la France connaissait sans doute déjà des Passions intégrales en langue vulgaire. D'ailleurs des Passions latines évoquées à l'instant comportent des lamentations de
Notre-Dame dans le parler du pays. Cet usage du bilinguisme est familier à la poésie médiévale. Il s'est produit aussi dans l'autre sens : les pièces françaises postérieures comportent presque toutes de courtes répliques ou des
chants en latin. Le théâtre tout latin se prolongera. Mais ces oeuvres en deux langues marquent le début d'un
théâtre en français.
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Ainsi, le théâtre est né de l'Eglise, dans la langue de l'Eglise d'abord en latin, puis en langue vulgaire. Au fond,
comme la religion invite les hommes à imiter Jésus, le théâtre a trouvé là un statut qui le légitimait. En même
temps, cette pratique renouait avec la tradition grecque où les représentations avaient des implications religieuses. En cela, ce théâtre s'installe s'emblée, pour la France, dans le monde des croyances.
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Voir Jean-Pierre Bordier, Le théâtre en France des origines à nos jours, sous la direction d'Alain Viala, PUF,
1997, p. 49.
* ÀÌ°æÀÇ´Ô¿¡ ÀÇÇؼ °Ô½Ã¹° À̵¿µÇ¾ú½À´Ï´Ù (2006-06-01 15:16)
* ÀÌ°æÀÇ´Ô¿¡ ÀÇÇؼ °Ô½Ã¹° À̵¿µÇ¾ú½À´Ï´Ù (2006-06-27 07:37)
* ÀÌ°æÀÇ´Ô¿¡ ÀÇÇؼ °Ô½Ã¹° À̵¿µÇ¾ú½À´Ï´Ù (2012-02-02 13:30) |
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