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   ÀÌ°æÀÇ 
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   Un coeur simple : chapitres IV, V annotés
                                                              Chapitre IV

   Il s'appelait Loulou et son corps était vert, le bout de ses ailes rose, son front bleu et sa gorge dorée.
   Mais il avait [la fatigante manie de mordre son bâton] (1), s'arrachait les plumes, éparpillait ses ordures,
répandait l'eau de [sa baignoire] (2) ; Mme Aubain, qu'il ennuyait, le donna [pour toujours] (3) à Félicité.

(1) »õÀåÀÇ È¶´ë¸¦ Áý¿äÇÏ°Ô ¹°¾î¶â´Â ¹ö¸©.
(2) »õÀå ¾È¿¡ ÀÖ´Â ¹°Åë.
(3) ¾ÆÁÖ, ¿ÏÀüÈ÷.

   Elle entreprit de l'instruire ; bientôt il répéta « Charmant garçon ! Serviteur, monsieur ! Je vous salue, Marie ! »
Il était placé auprès de la porte, et plusieurs s'étonnaient qu'il ne répondît pas au nom de Jacquot, puisque
tous les perroquets s'appellent Jacquot. On le comparait à une dinde, à [une bûche] (4) : [autant de coups de
poignard pour Félicité] (5) ! Etrange obstination de Loulou, ne parlant plus du moment qu'on le regardait !

(4) ¹Ùº¸, ¾ó°£ÀÌ : personne stupide, sot.
(5) »ç¶÷µéÀÌ ±×³àÀÇ ¾Þ¹«»õ¸¦ ³î¸± ¶§¸¶´Ù Félicité ´Â ºñ¼ö¿¡ Âñ¸°µíÇÑ Á¤½ÅÀû °íÅëÀ» ´À²¼´Ù.

   Néanmoins il recherchait [la compagnie] (6) ; car le dimanche, pendant que ces demoiselles Rochefeuille, M. de
Houppeville et de nouveaux habitués : Onfroy l'apothicaire, M. Varin et le capitaine Mathieu, [faisaient leur partie
de cartes] (7), il cognait les vitres avec ses ailes, et [se démenait si furieusement] (8). qu'il était impossible de
s'entendre.

(6) ÇÔ²² ¾î¿ï¸®´Â »ç¶÷µé.
(7) ±×µé°ú ÇÔ²² Ä«µå³îÀ̸¦ ÇÏ´Ù.
(8) ³Ê¹«³ª ºÐÁÖÇÏ°Ô ¼³Ä¡´Ù.

   La figure de Bourais, sans doute, lui paraissait très drôle. Dès qu'il l'apercevait, il commençait à rire, à rire
[de toutes ses forces] (9). Les éclats de sa voix bondissaient dans la cour, l'écho les répétait, les voisins se
mettaient à leurs fenêtres, riaient aussi ; et, pour n'être pas vu du perroquet, M. Bourais [se coulait le long
du mur] (10), en dissimulant son profil avec son chapeau, atteignait la rivière puis entrait par la porte du jardin ;
et [les regards qu'il envoyait à l'oiseau manquaient de tendresse] (11).

(9) ÀÖ´Â Èû²¯, ¾ÆÁÖ Å©°Ô.
(10) º®À» µû¶ó »ì±Ý»ì±Ý Áö³ª°¡´Ù.
(11) Bourais ¾¾°¡ ¾Þ¹«»õ¿¡°Ô º¸³»´Â ´«±æÀº ÀüÇô ´ÙÁ¤ÇÏÁö ¾Ê¾Ò´Ù.

   Loulou avait reçu du garçon boucher [une chiquenaude] (12), s'étant permis d'enfoncer la tête dans sa corbeille ;
et depuis lors il tâchait toujours de [le pincer à travers sa chemise] (13). Fabu [menaçait de lui tordre le cou] (14),
bien qu'il ne fût pas cruel, malgré le tatouage de ses bras, et [ses gros favoris] (15). Au contraire ! il [avait plutôt
du penchant pour le perroquet] (16), jusqu'à vouloir, [par humeur joviale] (17), lui apprendre des jurons. Félicité,
que ces manières effrayaient, le plaça dans la cuisine. Sa chaînette fut retirée, et il circulait dans la maison.

(12) °¡¿îµ¥ ¼Õ°¡¶ô°ú ¾öÁö ¼Õ°¡¶ôÀ» ÀÌ¿ëÇÏ¿© º¸³»´Â ¾Ë¹ã ¶§¸®±â.
(13) Á¤À°Á¡ ¼Ò³âÀÇ ¼ÅÃ÷ ³Ê¸Ó·Î ¼Ó»ìÀ» ÂÉÀ¸´Ù.
(14) ¸ð°¡Áö¸¦ ºñƲ¾î Á×ÀÌ°Ú´Ù°í À§ÇùÇÏ´Ù.
(15) ´þ¼ö·èÇÑ ±¸·¿³ª·ç.
(16) ¾Þ¹«»õ¿¡°Ô È£°¨À» °¡Áö´Ù.
(17) Àç¹Ì»ï¾Æ, Àå³­»ï¾Æ.

   Quand il descendait l'escalier, il [appuyait sur les marches la courbe de son bec] (18), levait la patte droite, puis
la gauche ; et elle [avait peur qu'une telle gymnastique ne lui causât des étourdissements] (19). Il devint malade,
ne pouvait plus parler ni manger. C'était [sous sa langue une épaisseur] (20), comme en ont les poules quelquefois.
Elle le guérit, en arrachant cette pellicule avec ses ongles. M. Paul un jour, eut l'imprudence de lui souffler aux
narines la fumée d'un cigare ; une autre fois que Mme Lormeau l'agaçait du [bout de son ombrelle] (21), il en happa
la virole ; enfin, il se perdit.

(18) ±¸ºÎ·¯Áø ºÎ¸®·Î °è´Ü¿¡¼­ ¸öÅëÀ» ÁöÁöÇϸç.
(19) ±×°°Àº ¿îµ¿À¸·Î ¾Þ¹«»õ°¡ Çö±âÁõÀ̶ó°í ³¯±î °ÆÁ¤ÇÏ´Ù.
(20) Çô ¹Ø¿¡ »ý±ä ÀÏÁ¾ÀÇ ¸·.
(21) ÀÛÀº ¾ç»êÀÇ ³¡.

   Elle l'avait posé sur l'herbe pour le rafraîchir, [s'absenta une minute] (22) ; et, quand elle revint, [plus de
perroquet] (23) ! D'abord, elle le chercha dans les buissons, au bord de l'eau et sur les toits, sans écouter sa
maîtresse qui lui criait « Prenez donc garde ! vous êtes folle ! » Ensuite, elle [inspecta] (24) tous les jardins de
Pont-l'Evêque ; et elle arrêtait les passants. « Vous n'auriez pas vu, quelquefois, par, hasard, mon perroquet ? »
A ceux qui ne connaissaient pas le perroquet, elle en faisait la description. Tout à coup, elle crut distinguer derrière
les moulins, au bas de la côte, une chose verte qui voltigeait. Mais au haut de la côte, rien ! [Un porte-balle] (25)
lui affirma qu'il l'avait rencontré tout à l'heure à Saint-Melaine, dans la boutique de la mère Simon. Elle y courut.
On ne savait pas ce qu'elle voulait dire. Enfin elle rentra épuisée, [les savates en lambeaux] (26), la mort dans l'âme ; et, assise au milieu du banc, près de Madame, elle racontait toutes ses démarches, quand un poids léger lui tomba sur l'épaule, Loulou ! [Que diable avait-il fait ?] (27) Peut-être qu'il s'était promené [aux environs] (28) !

(22) Àá½Ã ÀÚ¸®¸¦ ºñ¿ì´Ù.
(23) ¾Þ¹«»õ°¡ ´õ ÀÌ»ó º¸ÀÌÁö ¾Ê´Ù : Il n'y a plus de perroquet !
(24) µÚÁö´Ù : fouiller.
(25) Çà»ó.
(26) ±×³àÀÇ Çå½ÅÀº ³Ê´ú³Ê´úÇÏ°Ô ÇìÁ³´Ù.
(27) µµ´ëü ÀÌ ³à¼®ÀÌ ¹«¾ùÀ» ÇÏ°í ÀÖ¾ú´ÂÁö ?
(28) ±Ùó¿¡¼­, ÁÖº¯¿¡¼­.

   Elle [eut du mal à s'en remettre] (29), ou plutôt ne s'en remit jamais. Par suite d'un refroidissement, il. lui vint une
angine ; peu de temps après, un mal d 'oreilles. Trois ans plus tard, elle était sourde ; et elle parlait très haut, même
à l'église. [Bien que ses péchés auraient pu sans déshonneur pour elle] (30), ni inconvénient pour le monde, se
répandre à tous les coins du diocèse, M. le Curé jugea convenable de ne plus recevoir sa confession que dans la
sacristie.

(29) °Ç°­À» ȸº¹Çϴµ¥ ¾î·Á¿òÀ» °Þ´Ù.
(30) ºñ·Ï Félicité °¡ °í¹éÇÑ À߸øÀÌ ±×³à¿¡°Ô ÀÖ¾î ºÒ¸í¿¹½º·¯¿î °ÍÀº ¾Æ´Ï¾úÁö¸¸.

   [Des bourdonnements illusoires achevaient de la troubler] (31). Souvent, sa maîtresse lui disait : « - Mon Dieu !
comme vous êtes bête ! » ; elle répliquait « - Oui, Madame » ; en cherchant quelque chose autour d'elle.
   [Le petit cercle de ses idées] (32) se rétrécit encore, et le carillon des cloches, le mugissement des boeufs
n'existaient plus ! Tous les êtres fonctionnaient avec le silence des fantômes. Un seul bruit arrivait maintenant
à ses oreilles, la voix du perroquet.
   Comme pour la distraire, il reproduisait le tic-tac du tournebroche, l'appel aigu d'un vendeur de poisson,
la scie du menuisier qui [logeait en face] (33) ; et, aux coups de la sonnette, imitait Mme Aubain , - « Félicité !
la porte, la porte ! »

(31) ȯûÀÌ ±×³à¸¦ ±«·ÓÇû´Ù.
(32) ±×³àÀÇ ºñÁ¼Àº »ç°í.
(33) ¸ÂÀº Æí¿¡ »ç´Â : habiter en face.

   Ils avaient des dialogues, lui, [débitant à satiété] (34) les trois phrases de son répertoire, et elle, y répondant
par des mots sans plus de suite, mais où [son coeur s'épanchait] (35). Loulou, dans son isolement était presque
un fils, un amoureux. Il escaladait ses doigts, mordillait ses lèvres, se cramponnait à son fichu ; et, comme elle
penchait son front [en branlant la tête à la manière des nourrices] (36), les grandes ailes du bonnet et les ailes de
l'oiseau frémissaient ensemble.

(34) ¸¶À½²¯ Áö²¬ÀÌ´Ù.
(35) ±×³àÀÇ ½É°æÀÌ µå·¯³­.
(36) À¯¸ð°¡ ÇÏ´Â ½ÄÀ¸·Î °í°³¸¦ Èçµé¸ç.

   Quand des nuages s'amoncelaient et que le tonnerre grondait, il poussait des cris, se rappelant peut-être
[les ondées de ses forêts natales] (37). Le ruissellement de l'eau que crachaient les gouttières, excitait son délire
; il voletait éperdu, montait au plafond, renversait tout, et par la fenêtre allait barboter dans le jardin ; mais revenait
vite sur un des chenets ; et,sautillant pour sécher ses plumes, montrait tantôt sa queue, tantôt son bec.
   Un matin du terrible hiver de 1837, qu'elle l'avait mis devant la cheminée, à cause du froid, elle le trouva mort
au milieu de sa cage, la tête en bas, et les ongles dans les fils de fer. Une congestion l'avait tué, sans doute.
Elle crut à un empoisonnement par le persil ; et, malgré l'absence de toute preuve, ses soupçons portèrent sur
[Fabu] (38).

(37) ¾Þ¹«»õ°¡ ž ½£¿¡¼­ ³»¸®´Â ¼Ò³ª±â.
(38) Á¤À°Á¡ ¹è´Þ ¼Ò³â.

   Elle pleura tellement que sa maîtresse lui dit - « Eh bien ! faites-le empailler ! »
   Alors elle demanda conseil au pharmacien qui avait toujours été bon pour le perroquet. Il écrivit au Havre.
Un certain Fellacher se chargea de [cette besogne] (39). Mais, comme [la diligence égarait parfois les colis] (40),
elle résolut de le porter elle-même, jusqu'à Honfleur.
   Les pommiers sans feuilles se succédaient aux bords de la route. [De la glace couvrait les fossés] (41). Des chiens
aboyaient autour des fermes ; et les mains sous son mantelet, avec ses petits sabots noirs et son cabas, elle
marchait [prestement] (42), sur le milieu du pavé.

(39) ¹ÚÁ¦ ÀÛ¾÷ : l'empaillage.
(40) ¿ª¸¶Â÷°¡ °¡²û ¼ÒÆ÷¸¦ ÀÒ¾î¹ö¸®´Â ¼ö°¡ ÀÖ¾ú´Ù.
(41) µµ¶ûÀº ¾óÀ½ÀÌ ¾ó¾ú´Ù : Les fossés sont couverts de la glace.
(42) ½Å¼ÓÇÏ°Ô, ¹ÎøÇÏ°Ô : rapidement.

   Elle traversa la forêt, dépassa le Haut-Chêne, [atteignit Saint-Gatien] (43). Derrière elle, [dans un nuage de
poussière] (44) et emportée par la descente, [une malle-poste au grand galop se précipitait comme une trombe] (45). En voyant cette femme qui ne se dérangeait pas, [le conducteur se dressa pardessus la capote] (46), et le
postillon criait aussi pendant que ses quatre chevaux, qu'il ne pouvait retenir, accéléraient leur train ; [les deux
premiers la frôlaient] (47) ; d'une secousse de ses guides il [les jeta dans le débord] (48), mais furieux releva le bras, et [à pleine volée] (48), avec son grand fouet, lui cingla du ventre au chignon un tel coup qu'elle [tomba sur le dos] (49).

(43) Saint-Gatien ¿¡ À̸£´Ù : arriver à Saint-Gatien.
(44) ¸ÕÁö°¡ ±¸¸§Ã³·³ ÀϾ °¡¿îµ¥
(45) ÇÑ ¿ìÆí ¸¶Â÷°¡ Áúdzó·³ ´Þ·Á¿À°í ÀÖ¾ú´Ù.
(46) ¸¶Â÷ÀÇ ¿îÀü¼ö´Â ¸¶Â÷ÀÇ Æ÷Àå³Ê¸Ó·Î ÀϾ´Ù.
(47) ¾Õ¼­°¡´ø µÎ ÇÊÀÇ ¸»Àº ±×³à¸¦ °ÅÀÇ ½ºÄ¡°í Áö³ª°¬´Ù.
(48) Èû²¯.
(49) µîÀ» ¹Ù´Ú¿¡ ´ë°í ¾²·¯Áö´Ù.

   Son premier geste, quand elle reprit connaissance, fut d'ouvrir son panier. [Loulou n'avait rien] (50), heureusement. Elle [sentit une brûlure à la joue droite] (51) ; ses mains qu'elle y porta étaient rouges. Le sang coulait.
   Elle [s'assit sur un mètre de cailloux] (52), se tamponna le visage avec son mouchoir, puis elle mangea une
croûte de pain, [mise dans son panier par précaution] (53), et se consolait de sa blessure en regardant l'oiseau.

(50) ÀÌ¹Ì Á×Àº Loulou ¿¡°Ô´Â ¾Æ¹«·± ¼Õ»óÀÌ ¾ø¾ú´Ù : Félicité °¡ ¾Þ¹«»õ¿¡°Ô °®´Â ¾ÖÂøÀ» º¸¿©ÁÖ´Â Àå¸é.
(51) ¿À¸¥ ÂÊ »´ÀÌ È­²ö°Å¸®´Â °ÍÀ» ´À³¢´Ù.
(52) ÀÚ°¥´õ¹Ì¿¡ ¾É´Ù.
(53) Ȥ½Ã ÇÊ¿äÇÒÁö ¸ô¶ó ¿¹ºñ·Î ¹Ù±¸´Ï¿¡ ´ã¾Æ ¿Â.

   Arrivée au sommet d'Ecquemauville, elle aperçut les lumières de Honfleur qui scintillaient dans la nuit comme une
quantité d'étoiles ; [la mer, plus loin, s'étalait confusément] (54). Alors, [une faiblesse l'arrêta] (55) ; et la misère de son enfance, la déception du premier amour, le départ de son neveu, la mort de Virginie, comme les flots d'une
marée, revinrent à la fois, et, [lui montant à la gorge, l'étouffaient] (56).

(54) ¸Ö¸® ¹Ù´Ù°¡ Èñ¹ÌÇÏ°Ô º¸¿´´Ù.
(55) ÂøÀâÇÑ ¸¶À½¿¡ »ç·ÎÀâÈ÷´Ù.
(56) [ÂøÀâÇÑ °ú°Å¿¡ ´ëÇÑ È¸»óÀÌ] ¸ñ±¸¸Û±îÁö ¸·¾Æ¹ö¸±¸¸Å­ ±×³à¸¦ ±«·Ó°Ô ÇÏ¿´´Ù.

   Puis, elle voulut parler au [capitaine du bateau] (57) ; et [sans dire ce qu'elle envoyait] (58), lui [fit des
recommandations] (59). Fellacher garda longtemps le perroquet. Il le promettait toujours pour la semaine prochaine ; au bout de six mois, il annonça le départ d'une caisse ; et il n'en fut plus question. C'était à croire que jamais Loulou
ne reviendrait « Ils me l'auront volé » pensait-elle.

(57) Loulou ¸¦ Æ÷ÀåÇÑ ¼ÒÆ÷¸¦ ½Æ°í°¡´Â ¹èÀÇ ¼±Àå.
(58) ÀÚ½ÅÀÌ º¸³»´Â ¹°°ÇÀÌ ¹«¾ùÀÎÁö ¸»ÇÏÁö ¾Ê°í.
(59) [Àß ºÎŹÇÑ´Ù´Â] ´çºÎ¸¦ ÇÏ´Ù.

   Enfin, il arriva, - et splendide, droit sur une branche d'arbre, qui [se vissait dans un socle d'acajou] (60), une
patte en l'air, la tête oblique, et mordant une noix, que l'empailleur [par amour du grandiose] (61) avait dorée.
   Elle l'enferma dans sa chambre.
   Cet endroit, [où elle admettait peu de monde] (62), avait l'air tout à la fois d'une chapelle et d'un bazar, tant il
contenait d'[objets religieux] (62) et de [choses hétéroclites] (63).

(60) ¸¶È£°¡´Ï·Î ¸¸µç ¹Þħ´ë¿¡ ¾É¾Æ ÀÖ´Â.
(61) °ÅâÇÑ °ÍÀ» ÁÁ¾ÆÇÏ´Â ¹ÚÁ¦»çÀÇ ÃëÇâÀÌ ¹Ý¿µµÇ¾î.
(62) ¿¹¹è´çÀ» ¿¬»ó½ÃÅ°´Â ¹°°Çµé.
(63) ½ÃÀåÀ» ¶°¿À¸£°Ô ÇÏ´Â ¹°°Çµé.

   [Une grande armoire gênait pour ouvrir la porte] (64). En face de la fenêtre [surplombant le jardin, un oeil-de-
boeuf] (65) regardait la cour ; une table près du lit de sangle, supportait un pot à l'eau, deux peignes, et un cube de
savon bleu dans [une assiette ébréchée] (66). On voyait contre les murs : des chapelets, des médailles, plusieurs
[bonnes Vierges] (67), un bénitier en noix de coco ; sur la commode, couverte d'un drap comme un autel, la boîte en
coquillages que lui avait donnée Victor ; puis un arrosoir et un ballon, des cahiers d'écriture, [la géographie en
estampes] (68), une paire de bottines ; et [au clou du miroir] (69), accroché par ses rubans, le petit chapeau de
peluche ! Félicité poussait même ce genre de respect si loin qu'elle conservait une des redingotes de [Monsieur] (70). Toutes [les vieilleries] (71) dont ne voulait plus Mme Aubain, elle les prenait pour sa chambre. C'est ainsi qu'il y avait
des fleurs artificielles au bord de la commode, et le portrait du [comte d'Artois] (72) dans l'enfoncement de la
lucarne.

(64) Ä¿´Ù¶õ Àå·Õ¶§¹®¿¡ ¹®ÀÌ Àß ¿­¸®Áö ¾Ê¾Ò´Ù.
(65) Á¤¿ø ÂÊÀ¸·Î Æ¢¾î³ª¿Â Ÿ¿øÇüÀÇ Ã¢.
(66) ÈìÀÌ ³­ Á¢½Ã.
(67) ¼º¸ð ¸¶¸®¾ÆÀÇ »ó.
(68) Bourais ¾¾°¡ ¾ÆÀ̵éÀÇ ±³À°¿ëÀ¸·Î ¼±¹°ÇÏ¿´´ø ÁöµµÃ¥.
(69) °Å¿ïÀ» ¸Å´Ü ¸ø¿¡´Â.
(70) Monsieur Aubain.
(71) ¿À·¡µÈ ¹°°Çµé.
(72) »þ¸¦¸£ 10¼¼ Charles X °¡ ¿ÕÀ§¿¡ ¿À¸£±â Àü¿¡ ºÒ¸®´ø À̸§.

   Au moyen d'une planchette, [Loulou fut établi sur un corps de cheminée qui avançait dans l'appartement] (73).
Chaque matin, en s'éveillant, elle l'apercevait à la clarté de l'aube, et [se rappelait alors les jours disparus] (74), et
d'insignifiantes actions jusqu'en leurs moindres détails, sans douleur, pleine de tranquillité.

(73) ¹ÚÁ¦µÈ Loulou ´Â ¾ÆÆÄÆ® ¾ÕÂÊÀ¸·Î ³­ º®³­·Î À§¿¡ ³õ¿©Á³´Ù.
(74) Áö³ª°£ ³¯À» ȸ»óÇÏ´Ù.

   [Ne communiquant avec personne] (75), elle vivait dans [une torpeur de somnambule] (76). Les processions de la
Fête-Dieu la ranimaient. Elle allait quêter chez les voisines des flambeaux et des paillassons, afin d'embellir le reposoir que l'on dressait dans la rue.
   A l'église, elle contemplait toujours le Saint-Esprit, et observa qu'il avait quelque chose du perroquet. Sa
ressemblance lui parut encore plus manifeste sur [une image d'Epinal, représentant le baptême de Notre-Seigneur]
(77). Avec ses ailes de pourpre et son corps d'émeraude, c'était vraiment le portrait de Loulou.

(75) ¾î´À ´©±¸¿Íµµ ´ëÈ­ÇÏÁö ¾ÊÀ¸¸é¼­.
(76) ¸ùÀ¯º´ ȯÀÚ¿Í °°Àº ¹«°¨°¢ »óÅÂ.
(77) ¿¹¼ö ±×¸®½ºµµÀÇ ¼¼·Ê¸¦ ¹¦»çÇÑ Epinal ¼ºÈ­.

   L'ayant acheté, elle le suspendit [à la place du comte d'Artois] (78), - de sorte que, du même coup d'oeil, elle les
voyait ensemble. Ils s'associèrent dans sa pensée, le perroquet se trouvant sanctifié par ce rapport avec le Saint-
Esprit, qui devenait plus vivant à ses yeux et intelligible. [Le Père, pour s'énoncer, n'avait pu choisir une colombe]
(79) puisque ces bêtes-là n'ont pas de voix mais plutôt un des ancêtres de Loulou. Et Félicité priait en regardant
l'image, mais de temps à autre se tournait un peu vers l'oiseau.
   Elle eut envie de se mettre dans [les demoiselles de la Vierge] (80). Mme Aubain l'en dissuada.

(78) Artois ¹éÀÛÀÇ ÃÊ»óÀÌ ÀÖ´ø ÀÚ¸®¿¡.
(79) ÇÏ´À´Ô²²¼­´Â ¸»¾¸ÇϽñâ À§ÇÏ¿© ºñµÑ±â¸¦ ¼±ÅÃÇÏ½Ç ÇÊ¿ä°¡ ¾ø¾ú´Ù.
(80) ¼º¸ð ¸¶¸®¾Æ ÀڸŴÜ.

   Un événement considérable surgit : le mariage de Paul.
   Après avoir été, d'abord clerc de notaire, puis dans le commerce, dans la Douane, dans [les Contributions] (81), et même avoir commencé [des démarches pour les Eaux et Forêts] (82), à trente-six ans, tout à coup, [par une
inspiration du ciel] (83), il avait découvert sa voie : [l'Enregistrement] (84) ! et y montrait de si hautes facultés
qu'un vérificateur lui avait offert sa fille, en lui promettant sa protection.
   Paul, devenu sérieux, l'amena chez sa mère.
   Elle dénigra les usages de Pont-l'Evêque, [fit la princesse] (85), blessa Félicité. Mme Aubain à son départ sentit
un allégement.

(81) ¼¼¹« ÇàÁ¤.
(82) »ï¸²°ú Ä¡¼öÀÇ ¾÷¹«.
(83) Çϴ÷κÎÅÍ ¿µ°¨ÀÌ¶óµµ ¹Þ¾Ò´ÂÁö.
(84) µî±â ¾÷¹«.
(85) °øÁÖ¶óµµ µÇ´Â °Íó·³ Àß³­ ü ÇÏ´Ù.

   La semaine suivante, on apprit la mort de M. Bourais, en Basse Bretagne, dans une auberge. La rumeur d'un suicide se confirma ; [des doutes s'élevèrent sur sa probité] (86). Mme Aubain étudia ses comptes, et ne tarda pas à
connaître [la kyrielle de ses noirceurs] (87) : [détournements d'arrérages] (88), ventes de bois dissimulées, fausses
quittances, etc ! De plus, il avait un enfant naturel, et « des relations avec une personne de [Dozulé] (89) » .

(86) Bourais ¾¾ÀÇ Á¤Á÷ÇÔ¿¡ ´ëÇÑ ÀǽÉÀÌ Á¦±âµÇ¾ú´Ù.
(87) ¼ö¸¹Àº ¾ÇÇà.
(88) ¿¬Ã¼ÀÌÀÚ¸¦ »©µ¹¸° °Í.
(89) Pont-l'Evêque µ¿ÂÊ¿¡ ÀÖ´Â ÀÛÀº ¸¶À».

   [Ces turpitudes] (91) l'affligèrent beaucoup. Au mois de mars 1853, elle fut prise d'une douleur dans la poitrine ; sa langue paraissait couverte de fumée, [les sangsues ne calmèrent pas l'oppression] (92) ; et le neuvième soir elle
expira, ayant juste soixante-douze ans.
   On. la croyait moins vieille, à cause de ses cheveux bruns, dont les bandeaux entouraient [sa figure blême] (93),
marquée de petite vérole. Peu d'amis la regrettèrent, ses façons étant d'une hauteur qui éloignait.
   [Félicité la pleura, comme on ne pleure pas les maîtres] (94). Que Madame mourût avant elle, cela troublait ses
idées, lui semblait contraire à l'ordre des choses, inadmissible et monstrueux.

(91) Les noirceurs de Monsieur Bourais.
(92) È£Èí±â°ü¿¡ ´ä´äÇÔÀ» ´À³¢´Ù.
(93) sa figure pâle.
(94) ÁÖÀÎÀÌ Á×¾ú´Ù°í °Ç¼ºÀ¸·Î ¿ì´Â °Í°ú ´Þ¸® Félicité ´Â ÁøÁ¤À¸·Î ¸¶´ÔÀÇ Á×À½¿¡ ´«¹°À» Èê·È´Ù.

   Dix jours après (le temps d'accourir de Besançon), les héritiers survinrent. [La bru] (95) fouilla les tiroirs, choisit
des meubles, vendit les autres, puis ils regagnèrent l'enregistrement.
   Le fauteuil de Madame, son guéridon, sa chaufferette, les huit chaises, étaient partis ! La place des gravures se
dessinait en carrés jaunes au milieu des cloisons. Ils avaient emporté [les deux couchettes] (96), avec leurs matelas, et dans le placard on ne voyait plus rien de toutes les affaires de Virginie ! Félicité remonta les étages, ivre de
tristesse.

(95) La femme de Paul.
(96) Les couchettes de Paul et de Virginie.

   Le lendemain il y avait sur la porte une affiche ; l'apothicaire lui cria dans l'oreille que la maison était à vendre.
   Elle chancela, et fut obligée de s'asseoir.
   Ce qui la désolait principalement, c'était d'abandonner sa chambre, - si commode pour le pauvre Loulou !
   En l'enveloppant d'un regard d'angoisse, elle implorait le Saint-Esprit, et [contracta l'habitude idolâtre de dire ses
oraisons, agenouillée devant le perroquet] (97). Quelquefois, le soleil entrant par la lucarne frappait [son oeil de
verre] (98), et en faisait jaillir un grand rayon lumineux qui la mettait en extase.

(97) ¹ÚÁ¦°¡ µÈ ¾Þ¹«»õ¸¦ Á¾±³ÀûÀÎ ¼º½º·¯¿òÀ¸·Î ÀÀ½ÃÇÏ´Â Félicité ÀÇ ¸ð½ÀÀ» °­Á¶ÇÏ´Â ºÎºÐ.
(98) À¯¸®¸¦ ³¢¿î ¾Þ¹«»õÀÇ ´«.

   Elle avait une rente de trois cent quatre-vingt francs, léguée par sa maîtresse. Le jardin lui fournissait des légumes. Quant aux habits, elle possédait de quoi se vêtir jusqu'à la fin de ses jours, et [épargnait l'éclairage en se couchant
dès le crépuscule] (99).
   Elle ne sortait guère, afin d'éviter la boutique du brocanteur, où s'étalaient [quelques-uns des anciens meubles]
(100). Depuis son étourdissement, elle traînait une jambe ; et, ses forces diminuant, la mère Simon, [ruinée dans
l'épicerie] (101) venait tous les matins fendre son bois et pomper de l'eau.

(99) Á¶¸í¿¡ µé¾î°¡´Â ºñ¿ëÀ» ¾Æ³¢±â À§ÇÏ¿© Félicité ´Â ÇØÁú³èÀÌ¸é ¹Ù·Î ÀáÀÚ¸®¿¡ µé¾ú´Ù.
(100) Quelques meubles de sa maison.
(101) ½Ä·áÇ° °¡°Ô¸¦ ÇÏ´Ù°¡ ¸ÁÇÑ.

   Ses yeux s'affaiblirent. Les persiennes n'ouvraient plus. Bien des années se passèrent. Et la maison ne se louait
pas, et ne se vendait pas.
   [Dans la crainte qu'on ne la renvoyât] (102), Félicité ne demandait aucune réparation. Les lattes du toit
pourrissaient ; pendant tout un hiver son traversin fut mouillé. Après Pâques, elle cracha du sang.
   Alors la mère Simon eut recours à un docteur. Félicité voulut savoir ce qu'elle avait. Mais, trop sourde pour
entendre, un seul mot lui parvint : « pneumonie ». [Il lui était connu] (103), et elle répliqua doucement :
- « Ah comme Madame ! », trouvant naturel de suivre sa maîtresse.

(102) ±×³à¸¦ Áý¿¡¼­ ÂѾƳ¾±î µÎ·Á¿ö¼­.
(103) Æó·ÅÀ̶ó´Â º´Àº ±×³àµµ ¾Ë°í ÀÖ¾ú´Ù.

   Le moment des reposoirs approchait.
   [Le premier] (104) était toujours au bas de la côte, le second devant la poste, le troisième vers le milieu de la rue.
Il y eut des rivalités à propos de celui-là, et [les paroissiennes] (105) choisirent finalement la cour de Mme Aubain.
   Les oppressions et la fièvre augmentaient. Félicité se chagrinait de ne rien faire pour le reposoir. Au moins, si elle
avait pu y mettre quelque chose ! Alors elle songea au perroquet. Ce n'était pas convenable, objectèrent les
voisines. Mais le Curé accorda cette permission ; elle en fut tellement heureuse qu'elle le pria d'accepter, quand elle
serait morte, Loulou sa seule richesse.
   Du mardi au samedi, veille de la Fête-Dieu, elle toussa fréquemment. Le soir son visage était grippé, [ses lèvres se collaient à ses gencives] (106), les vomissements parurent ; et le lendemain, au petit jour, se sentant très bas, elle
fit appeler un prêtre.

(104) Le premier reposoir.
(105) °°Àº ±³±¸ÀÇ ºÎÀγ׵é.
(106) ±×³àÀÇ ÀÔ¼úÀÌ ÀÕ¸ö¿¡ ´Þ¶óºÙ´Ù.

   Trois bonnes femmes l'entouraient pendant [l'extrême-onction] (107). Puis elle déclara qu'elle avait besoin de parler à Fabu.
   Il arriva [en toilette des dimanches] (108), mal à son aise dans cette atmosphère lugubre.
   - « Pardonnez-moi » dit-elle, avec un effort pour étendre le bras, « je croyais que c'était vous qui l'aviez tué ! »
   Que signifiaient des potins pareils ? L'avoir soupçonné d'un meurtre, un homme comme lui ! et il s'indignait, [allait
faire du tapage] (109) ! - « Elle n'a plus sa tête, vous voyez bien ! »
   Félicite de temps à autre parlait à des ombres. Les bonnes femmes s'en allèrent. La Simonne déjeuna.
   Un peu plus tard, elle prit Loulou, et, l'approchant de Félicité :
   - « Allons ! dites-lui adieu ! »
   Bien qu'il ne fût pas un cadavre, [les vers le dévoraient] (110) ; une de ses ailes était cassée. L'étoupe lui sortait
du ventre. Mais, aveugle à présent, elle le baisa au front, et le gardait contre sa joue. La Simonne le reprit pour le
mettre sur le reposoir.

(107) Á¾ºÎ¼º»ç.
(108) ÀÏ¿äÀÏ¿¡ ±³È¸¿¡ °¡´Â ´ÜÁ¤ÇÑ º¹ÀåÀ¸·Î Â÷·ÁÀÔ°í.
(109) ÇѹÙÅÁ ¼Òµ¿À» ÇÇ¿ï ±â¼¼¿´´Ù.
(110) ¹ÚÁ¦°¡ µÈ ¾Þ¹«»õ¿¡ ¹ú·¹°¡ ¸Ô¾ú´Ù.


                                                                Chapitre V

   Les herbages envoyaient l'odeur de l'été. Des mouches bourdonnaient ; le soleil faisait luire la rivière,
chauffait les ardoises. La mère Simon revenue dans la chambre, s'endormait doucement.
   Des coups de cloche la réveillèrent ; on sortait des vêpres. Le délire de Félicité [tomba] (1). En songeant à la
procession, elle [la] (2) voyait, comme si elle l'eût suivie.
   Tous les enfants des écoles, les chantres et les pompiers marchaient sur les trottoirs, tandis qu'au milieu de
la rue s'avançaient premièrement : le suisse armé de sa hallebarde, le bedeau avec une grande croix, l'instituteur
surveillant les gamins, la religieuse inquiète de ses petites filles ; trois des plus mignonnes, frisées comme des anges,
jetaient dans l'air des pétales de roses ; le diacre, les bras écartés, modérait la musique ; et deux encenseurs se
retournaient à chaque pas vers [le Saint-Sacrement] (3), que portait, sous un dais de velours ponceau tenu par
quatre fabriciens, M. le curé, dans sa belle chasuble. Un flot de monde [se poussait] (4) derrière, entre les nappes
blanches couvrant le mur des maisons ; et l'on arriva au bas de la côte.

(1) ÁøÁ¤µÇ´Ù : calmé.
(2) la procession.
(3) ¼ºÃ¼, ¼ºÃ¼Çö½Ã´ë : ostensoir.
(4) poursuivre.

   Une sueur froide mouillait les tempes de Félicité. [La Simonne] (5) l'épongeait avec un linge, en se disant qu'[un
jour il lui faudrait passer par là] (6).
   Le murmure de la foule grossit, fut un moment très fort, s'éloignait.
   Une fusillade ébranla [les carreaux] (7).
C'étaient [les postillons] (8) saluant l'ostensoir. Félicité roula [ses prunelles] (9), et elle dit, le moins bas qu'elle put.
   « - Est-il bien ! » tourmentée du perroquet.
   Son agonie commença. Un râle, de plus en plus précipité, lui soulevait les côtes. Des bouillons d'écume venaient
aux coins de sa bouche, et tout son corps tremblait.

(5) La mère Simon.
(6) [´©±¸³ª] ÇÑ ¹øÀº °ÅÃÄ¾ß ÇÏ´Â °íºñÀÌ´Ù.
(7) les vitres.
(8) les cochers, les conducteurs.
(9) ses yeux.

   Bientôt on distingua le ronflement [des ophicléides] (10), les voix claires des enfants, [la voix profonde des
hommes] (11).
   Tout se taisait par intervalles, et le battement des pas, que des fleurs [amortissaient] (12), faisait le bruit d'un
troupeau sur du gazon.
   [Le clergé] (13) parut dans la cour. La Simonne grimpa sur une chaise pour atteindre à l'oeil-de-boeuf, et de cette
manière [dominait] (14) le reposoir.
   Des guirlandes vertes pendaient sur l'autel, orné d'un falbalas, en point d'Angleterre. Il y avait au milieu un
petit cadre enfermant des reliques, deux orangers dans les angles, et, tout le long, des flambeaux d'argent et des
vases en porcelaine, d'où s'élançaient des tournesols, des lis, des pivoines, des digitales, des touffes d'hortensias.
Ce monceau de couleurs éclatantes descendait obliquement, du premier étage jusqu'au tapis se continuant sur les
pavés ; et des choses rares tiraient les yeux. Un sucrier de vermeil avait une couronne de violettes, des pendeloques en pierres d'Alençon brillaient sur de la mousse, deux écrans chinois montraient leurs paysages. Loulou, caché sous
des roses, ne laissait voir que son front bleu, pareil à une plaque de lapis.

(10) ÀúÀ½À» ³»´Â ±Ý°ü¾Ç±â.
(11) ³²ÀÚµéÀÇ ³·Àº ¼Ò¸®.
(12) affaiblir le son.
(13) le curé.
(14) regarder.

   Les fabriciens, les chantres, les enfants se rangèrent sur les trois côtés de la cour. Le prêtre gravit lentement les marches, et posa sur la dentelle son grand soleil d'or qui rayonnait. Tous s'agenouillèrent. Il se fit un grand silence. Et les encensoirs, allant à pleine volée, glissaient sur leurs chaînettes.
   Une vapeur d'azur monta dans la chambre de Félicité. Elle avança les narines, en la [humant] (15) avec une
sensualité mystique ; puis ferma les paupières. Ses lèvres souriaient. Les mouvements du coeur se ralentirent un à
un, plus vagues chaque fois, plus doux, comme une fontaine s'épuise, comme un écho disparaît ; et, quand elle
[exhala son dernier souffle] (16), elle crut voir, dans les cieux entrouverts, un perroquet gigantesque, [planant] (17) au-dessus de sa tête.

(15) sentir, respirer.
(16) respirer pour la dernière fois.
(17) voler, voir, regarder en haut.



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