1. Félicité :
comme le laissait supposer son titre, le conte retrace la vie d'un personnage simple et bon, dévoué aux autres.
Tout le récit, en effet, est centré sur Félicité et, plus précisément, sur son coeur. Sa vie est laborieuse, monotone et
rude, mais elle trouve le moyen de manifester son affection aux enfants de Mme Aubain (qu'elle n'aura plus de droit,
un jour, de tutoyer), à son neveu Victor (à qui elle prodigue toute la tendresse d'une mère refoulée), de faire preuve
d'un remarquable dévouement envers les malades - si repoussante que soit leur maladie ... Sa compassion s'étend
même au Christ - dont elle apprend la Passion en accompagnant Virginie au catéchisme.
Félicité, pourtant, n'est guère payée de retour. Au fil des ans, sans jamais se révolter, elle perd tout ce qui compte
à ses yeux : Victor, Virginie, Mme Aubain, Loulou. Elle meurt dans la souffrance, reconfortée pourtant par l'idée que
le perroquet - qu'elle confond vaguement avec la colombe du Saint-Esprit - l'attend dans les cieux entrouverts ...
2. Mme Aubain :
elle est au début du conte, une jeune veuve, mère de deux enfants, et paraît donc éprouvée par la vie. Cette
situation peu florissante explique peut-être son caractère : réservée et froide, elle est quelquefois méprisante envers
Félicité. Elle ne se laisse aller à l'embrasser qu'une seule fois, dans un moment d'émotion. Son testament réserve une
rente modeste à sa servante.
3. Les enfants :
son neveu Victor, Virginie et Paul sont des enfants assez attachants, mais ils ne prennent d'importance que par
le regard que Félicité porte sur eux. S'ils occupent beaucoup la servante, ils tiennent en définitive peu de place
dans le conte, la vie des deux premiers étant éphémère, et Paul, un peu plus âgé, ayant quitté la maison familiale
(il sombra dans l'alcoolisme avant d'épouser une femme antipathique).
Voir Flaubert, Trois contes, édition critique d'Hervé Avaldo, Hachette, 1995, pp. 59-60.
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Un coeur simple : chapitres I, II annotés 
