Dans l'enfer commun et d'apparence anodine des trois personnages trône un objet énigmatique : le bronze de
Barbedienne. Sartre l'a choisi pour sa massivité. L'objet lourd, inamovile, ne donne à voir aucun signe. Peu importe
ce qu'il représente ; il est, en lui-même, la présence massive de l'en-soi, l'objet silencieux et compact qui renvoie
chacun à son inertie de mort vivant. Les personnages bougent mais n'ont aucun effet sur les choses, puisque
la mort les a eux-mêmes chosifiés. Dans le début de la pièce, Garcin flatte ce bronze et l'associe au fanatisme
de la noyade : "Le type suffoque, il s'enfonce, il se noie, seul son regard est hors de l'eau et qu'est-ce qu'il voit ?
Un bronze de Barbedienne. Quel cauchemar !". La noyade est une immersion du corps qui rend compte de
l'absorption de la conscience par les choses. Le face-à-face avec le bronze n'est pas seulement la confrontation
de l'homme avec l'en-soi, mais aussi l'engluement progressif de la conscience, comme celui de la liberté figée
dans les choix qu'elle a faits. Garcin, à la fin de la pièce, revient vers le bronze pour le caresser, il assume cette
parenté, dans la mort, avec l'inertie massive. Ce retour final à l'objet indique la circularité de la pièce et du temps
éternel. Là réside de la dimension infernale de la situation : dans la découverte de cette éternité qui condamne
aux incessants aller-retour, aux cycles des conflits.
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Voir François Noudelmann, « Huis clos et Les mouches de Jean-Paul Sartre », Gallimard, 1993, pp. 55-56.
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