Le décor à simultané (le terme est un doublet de maison) ne favorise pas la naissance de l'illusion. Le spectateur
doit admettre que deux lieux contigus sur la scène sont plus ou moins éloignés dans la fiction. Le Moyen Age ne
dispose pas de rideau de scène, ce qui exclut la possibilité de changement de décor. Ainsi dans « La Farce de
Maitre Pathelin », trois mansions accolées l'une contre l'autre représentent la maison du drapier, la maison de
Pathelin, et le palais de justice. Le déplacement du personnage d'une mansion à une autre est censé figurer, en le
spatialisant, l'écoulement du temps nécessaire pour se rendre d'un lieu à un autre. Comme les scènes médiévales n'ont pas
de coulisses, les acteurs pratiquent le jeu simultané, restant sur scène même lorsqu'ils ne jouent plus.
Les mansions construites sur la scène ne suffisaient pas toujours pour représenter les mystères. Aussi une même maison
pouvait-elle représenter successivement plusieurs lieux différents. Un brevet, c'est-à-dire une pancarte, informait le
spectateur du changement. Des auteurs dramatiques contemporains, comme Jarry ou Brecht, retrouveront un tel
procédé. Lorsque la scène se passait dans un lieu unique, le décor était des plus sommaires. Dans la farce, un lit et une
chaise suffisaient souvent à symboliser l'intérieur de la maison. Cette utilisation de l'objet-emblême qui, à lui
seul, situe le lieu de l'action, longtemps méprisée, car le procédé n'est pas propre à l'illusion, retrouvera son
efficacité scénique dans le théâtre moderne.
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Voir Marie-Claude Hubert, Le Théâtre, Armand Colin, 1988, p. 47.
* ÀÌ°æÀÇ´Ô¿¡ ÀÇÇؼ °Ô½Ã¹° À̵¿µÇ¾ú½À´Ï´Ù (2016-03-15 11:00) |
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